D’après La Voragine de José Eustasio Rivera (1924)
D’après La Voragine de José Eustasio Rivera (1924)
Conception, mise en scène et dramaturgie Heidi Abderhalden, Rolf Abderhalden.
Avec la participation de (communauté Nukak) Edbe Jao Jiube, Jaapwun Ui Yao, Yaragua Nukak, Simón Yao Ui, Jauyau Nijbe Jeenbu, Jeima Diana Nijbe Joonide ; (membres du laboratoire d’artistes de Mapa Teatro) Heidi Abderhalden, Rolf Abderhalden, Agnes Brekke, Andrés Castañeda, Julián Díaz, Ximena Vargas, Juan Ernesto Diaz.
Création et composition du son Juan Ernesto Díaz.
Création lumière Grissel P. Manganelli.
Scénographie Rolf Abderhalden, Simon Hosie.
Conception robotique Ricardo Dueñas.
Vidéo en direct Ximena Vargas.
Cinématographie Javier Hernández, Rolf Abderhalden.
Montage Ricardo Rodríguez, Heidi Abderhalden, Jhon de los Ríos.
Production technique et régie du plateau José Ignacio Rincón.
Direction technique Ximena Vargas.
Assistanat général Pierre Henri Magnin, Caroline Levilly
Produit par Mapa Teatro et El centro National de las artes Delia Zapata Olivelia (Bogotá) · 2024
J’ai été invitée par la Mapa Teatro afin de poursuivre les recherches de mon mémoire La représentation théâtrale des blessures de l’histoire.
La représentation : des acteurs du Mapa Teatro et des membres du peuple indigène Nükak, le dernier peuple nomade de Colombie, s’unissent sur scène en compagnie de musique live pour offrir une pièce qui dialogue avec La Vorágine, de José Eustasio Rivera. L’histoire des Nükak, est traversée par la violence du caoutchouc subie au cours du XXe siècle qui a provoqué l’isolement social volontaire de la communauté pour fuir l’extermination. Dans le roman, ce peuple amazonien a une existence mineure et fantasmagorique ; ce sont des ombres qui se déplacent : « des tribus rudimentaires et nomades qui n’ont ni dieux, ni héros, ni patrie, ni passé, ni avenir ». Sur scène, leurs corps, leurs visages et leurs langues existent, et leurs histoires se révèlent.

L’histoire des Nükaks : La culture des Nükaks disparaît depuis leur sédentarisation forcée dans les années 1980, iels s’installent aux abords de villages suite à l’exploitation toujours plus massive des forêts où iels vivaient. Au cours des cinq premières années après leur premier contact avec les colonisateur.ices, les Nükak perdirent environ 40% de leur population à cause des maladies respiratoires qu’ils avaient contractées. Cet ensemble de circonstances a impliqué l’interruption de la transmission de leurs connaissances techniques et de leurs rituels et la perte de confiance en leurs pratiques chamaniques.
Colombie : Nükak, dernier peuple contacté
Questionnements de ma résidence de recherche : Comment représenter la violence de l’extinction d’un peuple tout en faisant ressentir aux spectateur.ices la beauté de leur culture ? Comment représenter l’histoire des Nükaks en lui rendant hommage, sans l’exotiser ? Comment créer un espace d’écoute et de partage entre les spectateur.ices et les Nükaks ? Comment une œuvre scénique peut-elle être un levier politique afin de défendre leurs droits et leur culture ?

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